Pour le foehn

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PEJAUD

«C'est l'histoire d'une tomate qui termine dans une décharge»

dit-il la larme à l'œil. C'est un anar, mais son adage n'est pas exactement «ni Dieu ni maître». Pendant le dîner, il soulève son T-shirt et nous montre un tatouage qui couvre toute la largeur de son dos. Il représente le Christ, ceint d'une couronne d'épines. On peut lire «Comme lui, j'ai aimé, comme lui, j'ai souffert».

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Le visage de Renaud, perdu au milieu de ses cheveux gris et sales, zébré de coups de serpes, est médiéval. Ce soir là, dans la pénombre, il nous paraît soudain étrangement christique. Élevé dans le culte huguenot de l'austérité, il allait au temple tous les dimanches.

«J'ai toujours aimé le dépouillement des temples, murs blancs, juste une croix, j'y allais tous les dimanches, mais putain, je m'emmerdais ferme», nous souffle-t-il.

En attendant, Renaud nous fait quelques confidences politiques: «Je ne voterai plus jamais socialiste. Je voulais voter Hulot. C'est bête, ils l'ont menacé, il s'est retiré». Le dernier qui lui plaît, c'est Fillon. Il l'a déjà dit avant l'été. Il nous le redit: «Fillon, c'est un mec bien, honnête, je voterais pour lui s'il gagnait la primaire». Un anar, un vrai, est, par définition, imprévisible.

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