Pour le foehn

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EFSA

pas de danger !

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a tranché. Selon elle, l’exposition au bisphénol A ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs, quel que soit leur âge. Cet avis est en contradiction complète avec l’évaluation toxicologique française, mais aussi avec la position d’autres pays européens et une large partie de la littérature scientifique.

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Dans son avis rendu le 21 janvier 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) estime que l’exposition au bisphénol A ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs.

Cette décision est en opposition totale avec l’évaluation française de la toxicité de cette substance, qui a conduit à son interdiction dans les biberons dès 2013, puis à sa généralisation à tous les contenants alimentaires en janvier 2015.

Pourquoi une telle contradiction dans l’expertise? L’Efsa ne nie pas les effets du BPA sur la santé. L’autorité européenne a même divisé par douze le niveau sans danger du BPA. Mais, selon elle, les doses d’exposition des consommateurs restent aujourd’hui trop faibles pour présenter des risques. Et ce, quel que soit le groupe d’âge, y compris les enfants à naître, les nourrissons et les adolescents.

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L’expertise française a, elle, révisé la toxicologie en vigueur (basée sur des doses d’exposition) pour prendre en compte la spécificité des modes d’action d’un perturbateur endocrinien comme le BPA.

L’autorité française en la matière, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), s’est ainsi rangée à l’avis de nombreux scientifiques sur l’effet des faibles doses et l’importance de la période d’exposition.

Cette révision à la hausse de l’évaluation des risques, en particulier concernant les dangers spécifiques au moment des premières étapes de la vie, n’est d’ailleurs pas une spécificité française. Le Danemark et la Belgique ont voté des textes interdisant le BPA pour les contenants alimentaires à destination des bébés (0 à 3 ans).

Et la Commission européenne avait elle-même plaidé l’adoption du principe de précaution en 2010, concernant la vente et la fabrication de biberons contenant du bisphénol A dans l’Union européenne.



Une stratégie du doute

Les associations de santé environnementale qui ont milité pour la prise en compte de la toxicité du BPA dénoncent la décision de l’Efsa. Le Réseau environnement santé s’indigne dans un communiqué de "la stratégie du doute mise en place par l’Efsa, consistant à ignorer 95% du millier d’études publiées montrant une toxicité du BPA".

Les associations dénoncent également le poids des lobbies industriels sur l’Efsa qui viennent, à travers cet avis, sanctionner l’interdiction française.

voir le travail de Stéphane HOREL.