Pour le foehn

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CORREA

Dans son documentaire, Opération Correa, Pierre Carles ...

... pose ces questions, faussement naïves, aux journalistes qui déterminent la hiérarchie de l’information. Parfois désopilantes, leurs réponses sont toujours éclairantes, comme ce cri du cœur d’Ivan Levaï justifiant l’absence de références exigeantes dans sa revue de presse par la paresse supposée des auditeurs : « On ne fait pas boire l’âne qui n’a pas soif »

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Au-delà des logiques médiatiques hexagonales, le réalisateur s’interroge sur la situation en Equateur. Rafael Correa propose-t-il vraiment des solutions originales à la crise économique, sociale et environnementale ? Qu’en est-il alors de l’accord de libre-échange que son pays a été contraint de négocier avec l’Union européenne ? Et de son opposition à l’avortement ?

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Pierre Carles et son équipe aimeraient enquêter sur l’existence ou non d’un « miracle équatorien » et mieux comprendre à quoi il ressemble. Car si tout n’est pas parfait à Quito, raison de plus pour aller y voir. Entendre autre chose que des discours formatés à la gloire de l’austérité. Et manifester ainsi ce qui théoriquement devrait caractériser la profession de journaliste : la curiosité intellectuelle et politique.

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On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif

Peu de grands médias français – à l’exception du Monde diplomatique et de quelques journaux de presse écrite - ont prêté attention à la visite du président équatorien. Aucune chaîne de télévision ni radio nationale n’a repris le message qu’il souhaitait adresser aux populations européennes : ne faites pas la folie de vous plier aux injonctions des banques, regardez comment l’austérité qu’elles vous infligent aujourd’hui a failli ruiner notre pays par le passé, et comment nous nous en sommes relevés en faisant tout le contraire. Pareil avertissement est-il sans valeur pour le public français ? « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », a chuinté Ivan Levaï, vétéran chez France Inter, quand les comparses de Pierre Carles ont commencé à enquêter sur la question. Mais qui sont les ânes ? Et comment redonner soif à une presse goulument ravitaillée dans l’abreuvoir des experts du CAC 40 ?

Après Pas vu pas pris, Enfin pris ?, Fin de concession et Hollande, DSK, etc, Pierre Carles et son équipe poursuivent leur critique radicale des médias. Ils se proposent à présent d’explorer la question du traitement de l’hérésie équatorienne dans la presse française. Il s’agira bien sûr de confronter la chefferie éditoriale à ses choix idéologiques, et de comprendre par quel enchantement l’impasse borgne et insalubre du monétarisme européen se présente à elle comme un horizon indépassable. Il s’agira aussi d’enquêter sur place, en Équateur, afin d’élucider ce que le journal d’affaires colombien Dinero (« argent ») qualifie avec incrédulité de « miracle économique ». L’alternative qui se joue là-bas est-elle un simple mirage ou alors un modèle susceptible d’allumer quelques flammèches à notre horizon ?

Le Monde Diplomatique

Les ânes ont soif