Pour le foehn

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CAROL

Bonsoir m'amour

Chemin_des_Dames_mai_1917.jpg

1917 - la chanson de Craonne

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé, On va r'prendre les tranchées, Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile. Mais c'est bien fini, on en a assez, Personn' ne veut plus marcher, Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot On dit adieu aux civ'lots. Même sans tambour, même sans trompette, On s'en va là haut en baissant la tête.

           Refrain
           Adieu la vie, adieu l'amour,
           Adieu toutes les femmes.
           C'est bien fini, c'est pour toujours,
           De cette guerre infâme.
           C'est à Craonne, sur le plateau,
           Qu'on doit laisser sa peau
           Car nous sommes tous condamnés
           C'est nous les sacrifiés !

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards Tous ces gros qui font leur foire ; Si pour eux la vie est rose, Pour nous c'est pas la mêm' chose. Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués, F'raient mieux d'monter aux tranchées Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien, Nous autr's, les pauvr's purotins. Tous les camarades sont enterrés là, Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

           Refrain

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance, Pourtant on a l'espérance Que ce soir viendra la r'lève Que nous attendons sans trêve. Soudain, dans la nuit et dans le silence, On voit quelqu'un qui s'avance, C'est un officier de chasseurs à pied, Qui vient pour nous remplacer. Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

           Refrain
           Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
           Car c'est pour eux qu'on crève.
           Mais c'est fini, car les trouffions
           Vont tous se mettre en grève.
           Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
           De monter sur l'plateau,
           Car si vous voulez la guerre,
           Payez-la de votre peau !
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